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    Crises en récréation

     

    La récréation ..un temps riche en jeux, en fou-rires,  en confidences, en délires...Mais aussi un lieu de tous les dangers pour mes petits élèves de CLIS qui ne maîtrisent pas les codes de ces moments. De l'euphorie, on verse très vite dans les larmes, les crises, les petits conflits, les grandes guerres...

     

    Crises en récréation

    Pour comprendre la situation, imaginez ces élèves comme une douzaine d'avion- bombardiers, remplis  avec + ou - d'armes (verbales et physiques) et lancés à toute allure dans un espace restreint ! En tant que vigie, vous n'en menez pas large : vous devez prévenir les collisions, éviter l'effet domino et empêcher les dommages collatéraux (pau'v civils!)..Si clash/crash il y a, la situation vire vite au drame et l'hystérie s'étend à toute la classe!

     

     

    Crises en récréation

    De retour en classe, obnubilés sur la situation, incapables de faire face ou de passer outre,  les élèves se bloquent et sont dès lors indisponibles pour les apprentissages. Alors comme disait mémé "Mieux vaut prévenir que guérir".

     

     

    Crises en récréation

    Sur les conseils de ma vieille aïeule, nous avons discuté des récréations en conseil de classe avec les élèves. Ils reconnaissent qu' :

    1) ils se retrouvent très vite acculés par la situation passant de la joie à la colère en une fraction de seconde

                                                   2) ils déplorent l’incapacité des camarades à évaluer la "gravité" de la situation et se tenir à distance si besoin

     

    Crises en récréation

    C'est donc d'un souci de lisibilité des comportements que résulteraient les conflits en récréation. Collectivement, nous avons décidé d'un mot qui doit déclencher des attitudes, des conduites de la part de tous les protagonistes. Ce mot est "ALARME". ON fait alors une analogie avec l'alarme incendie de la classe : On l'active quand? Souvent? Pourquoi? Que faut-il faire quand on l'entend?. Recourir au mot "ALARME" permet à l'élève de signifier qu'il est sur le point de crier, pleurer, taper, "péter un câble" et doit déclencher des conduites chez les autres participants : retrait, fuite...

     

    Merci à Christian Troy (Nip/Tuck) et ses soirées échangistes pour cette brillante idée! Quel beau transfert de savoirs!


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    1. Ma pratique dans une classe "ordinaire"

     

    Durant de nombreuses années, je me suis appuyée sur des manuels (dont le fameux Cap Maths : une vraie mine d'or, bien conçu et bien pensé). Ce choix pédagogique me permettait de :

    - compenser un manque d'expérience

    - suivre une progression claire et bien rythmée dans le temps

    - aborder toutes les compétences

    - et surtout gagner du temps (conception, remédiation) grâce aux exercices pré-conçus et au guide du maître ! En bref, je savais où je mettais les pieds!

    Néanmoins, au cours de ma pratique, je me suis aperçue que les manuels n'étaient PAS toujours adaptés à la réalité de la classe :

    - certaines notions demandées plus de temps que celui prévu par le manuel et inversement,

    - certaines situations ou des activités n'étaient pas toujours bien pensées et ne faisaient pas sens chez les élèves

    - les manuels ne respectaient pas toujours les vitesses d'acquisition( bien différentes) entre les élèves

    Avec l'usage, j'ai procédé comme le font beaucoup de maîtres et de maîtresses : j'ai adapté le manuel à ma pratique. J'ai oublié volontairement certains exercices, j'ai complété/enrichi le manuel avec d'autres activités, certains exercices étaient réalisés uniquement par les élèves les plus avancés et inversement, la quantité d'exercices elle aussi était variable.

    Au final, je mettais en œuvre les situations de découverte proposées par le manuel.  Peu à peu,  j'utilisais le manuel comme une gigantesque batterie d'exercices me permettant de m'adapter au rythme de chacun des élèves.

    Pour les raisons évoquées ci-dessus, j'avais expliqué aux parents que le manuel ne serait pas complété dans sa totalité et que certains passages, certains exercices ne seraient pas réalisés par la classe entière ou par certains élèves. Malgré la confiance accordée par ces derniers, difficile pour eux de se repérer dans les choix pédagogiques de la maîtresse et/ou d'accepter que certains exercices ne soient pas réalisés!

     

    Dominique Piveteaud et son quetionnement quant au choix d'un manuel

    Cet auteur nous invite à être vigilant(e) lors du choix d'un manuel. "La méthode d’enseignement [...] représente […] la garantie d’une réussite programmée. Toute méthode, qu’il s’agisse d’un manuel ou de l’ensemble des choix tacites qui ont conduit à son élaboration, propose une approche [...] qui repose sur des conceptions. Le plus souvent, celles-ci ne sont pas explicitées, comme s’ils étaient entendu qu’elles se valaient toutes et que, quelle que soit la méthode vécue, tous les lecteurs (élèves) ayant réussi leur apprentissage développaient les mêmes talents".

     

     

    2. Ma pratique en CLIS ULIS-école

     

    Pour rappel, voici la réalité d'une classe de ULIS-école :

    - les enfants bénéficient de temps d'apprentissage tronqués en CLIS ! (en raison des accompagnements extérieurs, inclusions..)

    - leur attention est généralement plus courte et limitée dans le temps

    - les temps d'acquisition sont plus longs

    - les connaissances peuvent être labiles : ainsi des notions en apparence acquises ne le sont plus une séance, une semaine, une période après.

    - les différences d'acquisitions peuvent être énormes entre des élèves de niveau similaire

     

    Pour les raisons ci-dessus, il ne me semble pas judicieux d'investir dans des manuels de mathématiques... En revanche, je pique toutes les situations de référence de Cap Math et Ermel (qui font sens chez mes loulous).


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  • Quelle place pour les devoirs en CLIS ?

     

    Rappel législatif

    • La circulaire du 6 septembre 1994 rappelle l'interdiction des devoirs écrits : "A la sortie de l'école le travail donné par les maîtres aux élèves se limite à un travail oral ou des leçons à apprendre".

     

     

    Mon parti pris concernant les devoirs

    • Les élèves de CLIS sont des élèves à part entière. L'objectif principal de la classe est de permettre à nos élèves de vivre une scolarité la plus "normale" possible, en étant inclus dans des classes dites "ordinaires".
    • A ce titre, il me semble judicieux de les soumettre au même régime que leurs camarades et encore plus malin de préparer ce travail "personnel" (extra-scolaire) au sein de nos classes. Vous me suivez j'espère!!!

     

     

    OUI AUX DEVOIRS

    (mais en respectant certaines conditions!)

     

    • OUI aux devoirs oraux (lectures, apprentissage par cœur : poésies/leçons......)

     

    •  OUI aux devoirs mais pas pour tous les élèves (niveau minimum CP et en fonction des prises en charge parfois tardives et de la fatigabilité)

     

    •  OUI aux devoirs mais en ayant expliquer et préparer les devoirs en classe. Certes, cela prend du temps mais c'est très efficace car cela permet aux élèves de développer des stratégies et des habitudes de travail (qu'ils n'ont pas forcément à la maison).

     

    •  OUI aux devoirs mais uniquement le mardi soir et le vendredi soir pour laisser du temps aux élèves et aux familles pour gérer ce moment de travail en autonomie.

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