Comme toute maîtresse passionnée, je m’investis vraiment mais alors vraiment beaucoup pour ma classe. L'anecdote que je vous raconte est véridique et s'est déroulée lors de mon année de titularisation (PE2).

Le contexte

• Donc comme le disez le vénérable Elmer Food Beat, "le plastique c'est fantastique", il me semblait tout à propos de faire ma séquence de travail  (non pas l'éducation sexuelle au vu des paroles) mais sur le tri sélectif. D'ailleurs à l'époque (il y a fort longtemps) c'était novateur. Pour le jour J, j'avais consciencieusement préparé des poubelles pédagogiques avec des détritus divers et variés (mais propres et vierges de toutes marques). Un travail de titans, alimenter en détritus une classe de 24 élèves c'est déjà monstrueux mais laver tous les contenants et les rendre anonymes alors là on applaudit bien fort!
•  16 h 00
  

Tout est AU point pour la venue des formateurs (fiche de prép, cahier journal..). Nous sommes en début d'après-midi et le doute me prend : "Zut, alors et SI j'avais oublié quelque chose (behn oui, je suis comme ça, je n'ai pas une grande confiance en moi) ...Bon allez, je fais mes 50 kilomètres de voiture, je finalise tout, je fais les photocopies, je prépare le tableau comme ça je dormirai sur mes deux oreilles ce soir..."

• 17 h 00 (et aucun excès de vitesse plus tard)

1) "Put**** de Bord*** de Mer**** mais où sont donc passées ces  sale*** de poubelles"

2) En version sous titrée : "Sapristi et Sacre bleu par Montjoie et par Saint Denis où sont passées ces coquinettes de poubelles ?"

•  17 h 15 (et quelques montée d'adrénaline plus tard)

J'entame le tour de l'école à la recherche de mes "bébés".

•  17 h 30 (et quelques accès de furie plus tard)

Je comprends tardivement que ce sont ces félonnes de femmes de ménage qui ont minutieusement préparé la disparition de mes "protégées". Rassurez-vous ces dernières seront rudement rudoyées par la suite..Gavées de bonbons et d'autres tentations alimentaires en tout genre. (Fini le 36 bonjour le 44, je suis machiavélique!!. C'est donc le coeur gros que je m'éloigne de mon fief pour me rendre dans des contrées perdues : le centre du village. Malgré le regard inquisiteur des autochtones, je jette hasardeusement un œil dans les poubelles.

•  19 h 00 (Une volonté de fer mais une piètre estime de soi et des hauts le cœur)

Me voilà maintenant à mi-genoux dans les conteneurs du coin en train de faire ...les poubelles locales à la recherche de détritus en tout genre. Oh début, on y va du bout des doigts avec dégoût et puis j'ai pris la chose avec philosophie appliquant à la lettre  le dicton "être dans la M... jusqu'au cou". Et behn oui quel renversement de situation inédit. En deux heures de temps, je passe de maîtresse à convoyeuse de déchets.

Hélas, ce n'est que le début des péripéties...

Le contexte

• Donc, voici le résumé de l'épisode précédent.  Pour valider mon année de PE2, je dois réaliser un projet ; projet qui porte sur le tri sélectif. La veille de mon "inspection", je me rend à l'école pour finaliser cette visite (photocopies, tableau...). Et là malheur, mes "poubelles pédagogiques" ont disparu (à cause d'un plan machiavélique des femmes de ménage).

• 21 h 30
  

Ça y est, j'ai récupéré de quoi reconstituer mes 6 poubelles-type!!! Youpie. Il ne me reste plus qu'à tout nettoyer, sécher, protéger les parties coupantes et anonymer les emballages.
 

• 00 h 00
  

"Le projet poubelle est finalisé, je répète le projet poubelle est finalisé". Je me lance dans la deuxième phase : fin de les photocopies et la préparation du tableau...

• 01 h du matin
  

J'entends des bruits suspects dans l'école. Je saisie la seule arme disponible dans mon école : le massicot !

Je vois des faisceaux de lampe de poche.... " Oh par mes saints programmes, il y a des voleurs dans l'école!!!".

• 01 h 01 du matin
  

Les pas se rapprochent...

• 01h 01 et de longues secondes plus tard!
  

"Tiens, des voleurs qui frappent à la porte de la classe, c'est plutôt étrange?"...

          Eux : "Vous êtes..."

          Moi "Paniquée (massicot en main)"

          Eux : "Les voisins nous ont contacté, ils trouvaient étranges de voir de la lumière à cette heure-ci..Donc vous êtes?

          Moi : "La maîtresse remplaçante"

          Eux : "Mademoiselle, vu l'heure qu'il est, nous vous invitons à rentrer chez vous..Ce serait plus raisonnable!"

          Moi : "Merci, Messieurs les gendarmes...J'ai bien compris la leçon, je rentre à la maison"...

Je repars escortée par mes deux gendarmes... soulagée.

 PS : et sans mauvais jeu de mots, j'ai cartonné au cours de la visite de validation!

• Hippolyte CON-DRIAQUE

Lire la suite...